A l'occasion des 25 ans d'existence de Nixdorf Computer AG en 1977, Heinz Nixdorf reçoit d'anciennes machines de bureaux des marques Wanderer, Exacta, Astra, etc. en guise de " cadeaux d'anniversaire ". Il lui vient ainsi l'idée de collectionner des appareils informatiques en vue de créer ultérieurement un musée de l'entreprise ou de l'ordinateur.
L'idée de musée se fait plus concrète et Heinz Nixdorf se constitue une grande collection, avec le soutien d'Uwe Breker, grand expert en machines de bureau de Cologne. Un an plus tard, le professeur Ludwig Thürmer et son partenaire de HdK à Berlin, Gerd Diel, présentent à l'entrepreneur un premier concept d'exposition neutre sur le plan géographique.
Après le décès de Heinz Nixdorf le 17 mars, l'idée est pratiquement abandonnée. Mais Willi Lenz, collaborateur NCAG responsable de ce projet, conserve les contacts avec la ville de Paderborn et avec un cercle de travail " Musée de l'ordinateur ".
Au cours de l'année, l'initiative de Willi Lenz vis-à-vis de la ville et des fondations Nixdorf débouche sur une décision positive du conseil à propos de la construction d'un musée de l'ordinateur.
Les fondations Nixdorf financent alors une étude de faisabilité qui doit être élaborée par une commission composée d'architectes berlinois (AGM), du collaborateur de Siemens-Nixdorf Norbert Ryska et de spécialistes étrangers. L'objectif est de construire un musée de l'ordinateur qui présentera notamment la collection Nixdorf ainsi que l'histoire des produits de Nixdorf Computer AG.
L'équipe de projet conçoit un concept global visant à dérouler l'histoire du calcul, de l'écriture et de la communication, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours et au-delà, selon le principe " Back to the roots ". Au total, 60 thèmes d'exposition sont identifiés.
En octobre, ce concept est présenté au directoire de la fondation, l'idée étant d'installer l'exposition dans les bureaux centraux de l'entreprise à la Fürstenallee, désormais vides. Le directoire des fondations Nixdorf et son actuel président Gerhard Schmidt décident, après un temps de réflexion, de réaliser ce projet dans les bâtiments Nixdorf évoqués.
La fondation Westfalen, qui supporte le projet, crée fin novembre la société d'utilité publique " Forum für Informationstechnik GmbH ", dont Norbert Ryska est le directeur.
A partir de 1993, le bureau d'architectes berlinois (AGM) et un groupe de travail technico-scientifique basé à Paderborn entament d'intenses travaux de réflexion. Au total, une centaine de spécialistes est impliquée dans le projet de par le monde et douze scientifiques étudient les thèmes sur place. AGM fait appel à une douzaine d'architectes d'intérieur, de designers et de programmeurs multimédia. Le travail en parallèle sur 60 thèmes d'exposition implique en permanence une coordination complexe entre les scientifiques, les designers, les techniciens et les ingénieurs en construction.
Le 24 octobre 1996, le HNF est inauguré en grandes pompes par le Chancelier fédéral Helmut Kohl.
A posteriori, le choix du site pour le Heinz Nixdorf MuseumsForum semble aller de soi : en effet, le bâtiment de la Fürstenallee à Paderborn était autrefois le centre administratif de Nixdorf Computer AG.
L'intégration de l'exposition et des salles de manifestation du musée-forum dans l'architecture existante est si transparente que l'observateur non averti ne remarquera peut-être même pas le passé du bâtiment. Le site du musée a cependant fait l'objet de profondes réflexions et de nombreuses décisions.
En 1972, l'architecte Hans Mohr avait conçu le bâtiment selon les idées architecturales de Heinz Nixdorf : le fondateur de la société tenait à ce qu'il y ait une réelle harmonie entre tous les bâtiments Nixdorf. Lors de ses voyages d'affaires aux Etats-Unis, Heinz Nixdorf avait appris à connaître et à apprécier le style de Mies van der Rohe, l'un des pères fondateurs les plus influents de l'architecture moderne.
Le style Nixdorf s'inspire par conséquent de la philosophie et des principes architecturaux de van Der Rohe : " Less is more " (moins, c'est plus). Tous les bâtiments Nixdorf présentent une esthétique épurée. Les constructions se distinguent de manière visible. Le faible nombre d'éléments porteurs engendre l'idée de liberté. Et de généreuses surfaces vitrées créent le contact direct avec la nature.